création 2021 

PETIT CONTE ECOLOGIQUE

Ce carnet de réflexions que nous livre l’astrophysicien, Hubert Reeves au fil des jours est une magnifique leçon de vie, d’observation de la nature de l’être humain dans sa relation du monde et au cosmos. C’est aussi une sérieuse mise en garde contre cette propension irrépressible qu’ont les hommes à s’entre-détruire.

Note d’intention

« Une réalité sereine à la frange de l’imaginaire »

L’espace prend la forme de mon regard, titre du recueil d’Hubert Reeves et libre interprétation du vers de Paul Eluard (« L’espace a la forme de mes regards »), m’évoque d’emblée la conception de Marcel Duchamp « C’est le regardeur qui fait l’œuvre » et ouvre des pistes sur la façon dont la pièce sera offerte au spectateur. Selon Duchamp, l’art de création n’est pas accompli par l’artiste seul car le spectateur établit le contact de l’œuvre avec le monde extérieur en déchiffrant et en interprétant ce qui la sous-tend et ainsi, contribue à son tour au processus créatif.

Dans un rapport cyclique au temps, les extraits du texte choisis, comme des bulles méditatives proposées au spectateur, suivront une construction en spirale, incarnée par la comédienne.

Comme un passeur organique qui observe, filtre et interroge, sa voix, au fil de ses explorations, viendra toucher le spectateur par le souvenir sensible d’une humanité universelle. Qu’est-ce que le temps? Comment percer les secrets de la nature? Quel serait le sens de l’existence? Cette voix, comme un oracle antique qui pourrait dire

« Je suis celle qui voit loin, un œil qui regarde au fond de moi, l’autre grand ouvert sur le monde extérieur ».

Dans un lien impressionniste et sensoriel à la nature, en quête du sens, de l’essence, cette femme ancrée dans l’instant présent questionne et nomme la vibration qui relie chacun au végétal, au minéral, au cosmique : une conquête d’existence.

                                                           Anne-Sophie SANCHEZ